Anémies ferriprives

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Les anémies ferriprives ou anémies par carence martiale concerneraient plus d'un milliard de personne dans le monde, principalement dans les pays en voie de développement. Il s'agit de la première cause d'anémies. Les premières causes sont hémorragiques. Il existe une prépondérance féminine du fait des menstruations et grossesses.

Etiologies

  • Excès de pertes en fer
    • Hémorragies digestives
    • Ménométrorragies : fibromes, stérilets, néoplasies utérines, insuffisance lutéale, endométriose,…
    • Dons de sang itératifs, iatrogènes, saignements auto-provoqués
    • Divers: hémolyses intravasculaires (valves cardiaques mécaniques défectueuses, hémoglobinurie paroxystique nocturne,…), hémosidérose pulmonaire (Goodpasture), télangiectasies hémorragiques héréditaires, anomalies de l'hémostase (hémophilie, thrombopénies, Willebrand,…), insuffisance rénale chronique et dialyse, traitements par EPO, anémie des coureurs de fond,…
  • Carences alimentaires
    • Anémies des nourrissons (sur allaitement prolongé, prématurité, gémellité), accroissement des besoins (allaitement, grossesse, adolescence), régimes restrictifs et dénutrition sévère, carence en vitamine C (scorbut)
  • Perturbations de l'absorption
    • Achlorhydrie sur gastrites atrophiques, gastrectomie, maladie coeliaque, résection grêle, psychiatrique (PICA : géophagie, pagophagie), abus de thé (plus d'un litre par jour), anomalies congénitales
  • Anémies idiopathiques - étiologie non retrouvée (20%)

Clinique

Le diagnostic est posé dans la majorité des cas suite au développement insidieux d'une asthénie.

  • Clinique liée à l'anémie (asthénie, pâleur, tachycardie, intolérance à l'effort, céphalées, irritabilité,…), souvent d'installation lente permettant la mise en route de mécanismes compensateurs → souvent bien tolérée → se présentent souvent à des taux d'Hb très bas.
  • Clinique liée aux autres manifestations de la carence martiale :
    • Asthénie et fatigabilité même en l'absence d'anémie, syndrome des jambes sans repos,…
    • Susceptibilité accrue aux infections
    • Dystrophie des phanères, peau, muqueuses : ongles et cheveux cassants, prurit, glossite, perlèche, gastrite, vulvite,…
    • Exceptionnel : syndrome de Plummer (dysphagie sur néo-membranes/ strictions)
    • Possible splénomégalie discrète (métaplasie érythropoïétique et hémolyse chronique)
    • Retard de croissance et de développement chez l'enfant
  • Clinique variable selon l'étiologie

Examens complémentaires

  • Biologie : pour le diagnostic et à visée étiologique
    • Anémie, généralement microcytaire hypochrome, peu/ pas régénérative, fer abaissé, ferritine diminuée, transferrine normale ou augmentée (! augmentée dans les syndromes néphrotiques par pertes urinaires) avec une saturation diminuée, parfois hyperplaquettose modérée.
  • BILAN ETIOLOGIQUE
    • Examen gynécologique systématique chez la femme
    • OGD et colonoscopie : systématiques (sauf si examen gynécologique contributif chez la femme)
    • A discuter en seconde intention : vidéocapsule, SPECT (dépistage d'hémorragies digestives occultes ou intermittentes), exploration de l'hémostase et des axes endocriniens, Ac de la maladie coeliaque,… divers selon les contexte, âge et séjours à l'étranger du patient.
    • Envisager la recherche d'une autre cause de l'anémie en cas de bilan négatif (++ hémolyses intravasculaires et anémies inflammatoires) et d'anémie dont l'importance de la microcytose est inhabituelle ou ne répondant que partiellement au traitement (++ démasquage d'une thalassémie mineure par une carence martiale)

Prise en charge thérapeutique - Traitements

Les objectifs sont de corriger les causes et de maintenir l'Hb entre 12 et 13 g/dl

  • Etiologique si possible
  • Fer PO :
    • 100 à 200 mg/j en dehors des repas à poursuivre minimum 3 à 6 mois après normalisation de l'Hb
  • En cas d'intolérance au traitement oral (ex : colite ulcéreuse), de non compliance ou de pertes trop rapides (dialysés,...) :
    • Injections IM ou IV (! Ne jamais combiner avec un traitement oral : augmente le risque anaphylactique)

Auteur(s)

Dr Shanan Khairi, MD