Atteintes neurologiques d'infections systémiques : botulisme
Date de dernière édition : 22/09/2024
= maladie < ingestion de toxine botulinique produite par les spores de Clostridium botulinum, bacille gram + anaérobie ubiquitaire dans les sols et les eaux. Exceptionnel.
Mode de transmission :
- Ingestion d'un aliment (tous les aliments peuvent être impliqués, FF = préparations artisanales, absence de conservateurs, conservation dans des conditions d'anaérobiose, conserves avariées) contenant les spores / la toxine = le plus fqt. ++ toxi-infections collectives.
- Contamination d'une plaie par les spores / injection IV (toxs)
- Ingestion directe de spores (++ enfants)
- Botulisme iatrogène
7 types de toxines (A à G) de caractéristiques sérologiques différentes, détruite par 10 min à 100°C / 30 min à 80°C. Les spores peuvent résister qq h à 100°C.
Clinique
Botulisme alimentaire
! absence habituelle de signes généraux (pas de fièvre / DEG / trouble de la conscience) hors pathos intercurrentes !
- Incubation de qqh à qq j (si courte = péjore le pronostic).
- Phase d'invasion (24-48h) :
- Signes digestifs (> 33%) aspécifiques : N+, V+ +- diarrhée / d+ abdos = gastro-entérite non fébrile
- Signes ophtalmologiques : paralysie de l'accomodation (presbytie aiguë)
- Signes neurologiques : dysphagie ++
- Phase d'état – signes ophtalmologiques et neurologiques :
- Paralysie de l'accomodation (presbytie aiguë)
- Troubles de l'oculomotricité intrinsèque : mydriase aréactive, ++ bilat
- Troubles de l'oculomotricité extrinsèque : diplopie par paralysie III / IV / VI +- nystagmus
- Tableau de paralysie descendante bilatérale et symétrique : atteinte des paires crâniennes avec tableau bulbaire : dysphagie, dysarthrie et dysphonie → "faiblesse" / parésie des membres bilat prédominant aux MI → parésie des muscles respi avec risque de défaillance respi aiguë
- Signes dysautonomiques : xérostomie, xérophtalmie, constipation, dysurie / rétention urinaire, hypoTA orthostatique, arythmies (++ tachycardie sinusale) avec risque d'ARCA
Complications : ++ infections favorisées par le tarissement des sécrétions et fausses dégluts (conjonctivites, stomatites, pharyngites, parotidites, broncho-inhalations,…) + iatrogènes.
Evolution généralement favorable, mortalité de 5-10% (++ troubles cardio-respis, iatrogène et nosocomial).
Botulisme infantile
++ enfants < 6 mois < colonisation digestive par C. botulinum → signes digestifs (++ constipation, anorexie) → léthargie, faiblesse, incapacité à téter, atonie +- paralysie des nerfs crâniens.
Botulisme d'inoculation
< infection d'une plaie par C. Botulinum < trauma / drogues IV. Tableau similaire au botulisme alimentaire sans signe digestif.
Exceptionels cas iatrogènes (injection de toxines botuliniques), modérés et spontanéments régressives.
Diagnostic
Le diag est essentiellement clinique → difficile vu rareté et signes précoces peu Sp. A suspecter devant un tableau digestif suivi de troubles ophtalmo/ neuro en l'absence de fièvre et de syndrome inflammatoire.
- Biol courante / EEG / PL / CT cérébral → normaux. Pas de Sd inflammatoire !!! → intérêt seulement pour DD
- EMG → aN inconstantes évoquant un blocage de la jonction neuromusculaire.
- Prélèvements sanguin + vomissements + selles + aliment suspect → mise en évidence toxine et / bactérie inconstante.
Diagnostic différentiel
- Gastro-entérites pour les formes précoces : pas de signe neuro, Sd inflammatoire, fièvre
- Myasthénie : pas de signe digestif, pas de signe dysautonomique, évolution chronique
- Lambert-Eaton : évolution insidieuse
- PNP aiguës type Guillain-Barré : paralysies généralement ascendantes
- Miller-Fisher : présence d'une ataxie et d'une aréflexie
Prise en charge thérapeutique - Traitements
Déclaration obligatoire. Contacter toute personne ayant partagé un repas suspect.
Critère des formes graves nécessitant une admission à l'USI :
- Paralysie respiratoire
- Troubles de la déglutition
- Arythmies
Traitement symptomatique :
- Syndrome sec → aérosols, brumisateurs, larmes artificielles
- Dysphagie → sonde NSG
- Signes de défaillance respi → intubation et VA
- Discuter (pas d'EBM) 3,4-diaminopyridine 5-15 mg 3-4x/j PO / chlorhydrate de guanidine 10-35 mg/kg/j PO
Traitement étiologique – pas d'EBM → à discuter pour les formes graves (sérothérapie entérale ? sérothérapie IV ? ABth (Pen G 3 M U 6x/j IV – si all pen : métronidazole 500mg 3x/j IV) – seul intérêt démontré = formes sur infection d'une plaie).