Intoxication au plomb (saturnisme)
Auteur(s) : Dr Shanan Khairi
Date de dernière édition : 22/09/2024
Date de dernière édition : 22/09/2024
Métal lourd, moyennement abondant, à la saveur sucrée.
Origines
- Habitations : peintures anciennes dégradées (poussières de Pb), canalisations, soudures,… ( ! donne PICA chez les enfants [ingestion récurrente de produits non alimentaires telles que terre, craie,…])
- Alimentation : rare (excepté contenants)
- Khôl (à proscrire pour les enfants)
- (tabac : rare, contrairement à l’As et Cd)
- Industries : céramique, imprimerie, insecticides, essences, tuyaux,…
! INTOX AU Pb = MALADIE DE LA PAUVRETE : 40% des enfants « défavorisés » ont une plombémie supérieure à la norme (10µg/100ml)
En Belgique, la plombémie moyenne était de 17 µg/100ml en 1978 et de 5,8 µg/&00ml en 1998
Pharmacologie
- Absorption : 50% par voies respis, 10% par digestif. Augmenté chez l’enfant +++ (jusqu’à 50% en digestif) et en cas d’anémie (comme pour le Cd) à femmes enceintes sont à risque
- Distribution : 1% dans le sang, 9% dans les tissus mous, 90% dans les os
- ½ vie sanguine : 1 mois (fixation à 90% sur les GR)
- ½ vie dans tissus mous : 1,5 mois
- ½ vie dans les os : ~7 ans !!!
- Excrétion urinaire (80%) et biliaire (20%). L’excrétion urinaire est en équilibre avec les taux plasmatiques à le dosage urinaire est un bon reflet de la plombémie. Excrétion urinaire moindre chez l’enfant (à accroit toxicité)
Clinique
- Intoxication aiguë : évolue en 2 phases (colique saturnine à phase neuropsychiatrique)
- Colique saturnine (2-48h après intox) : douleurs abdo terribles, V+… peut mimer un abdomen aigu !
- Phase neuropsychiatrique : céphalées, agitation, hallus, délires
- + anémie, cytolyse hépatique, tubulopathie rénale
- Intoxication chronique
- Signes peu spécifiques : anémie, troubles digestifs, troubles cognitifs, éventuels problèmes rénaux, éventuelle HTA.
- !!! chez l’enfant les signes sont encore moins spécifiques (malaises digestifs, diminution des performances scolaires,…) à toujours y penser en cas de pauvreté/ logement vétuste. Seul le PICA chez le jeune enfant est très évocateur.
Les accès de saturnisme possibles :
- Hémato : anémie
- Rénal : néphrite interstitielle, néphropathie franche rare… association avec la goutte (diminution de la filtration de l’acide urique)
- SN : polynévrite sensitivo-motrice, céphalées aigues, démence, troubles cognitifs ( !! baisse des performances scolaires), troubles auditifs
- TD : constipation, coliques, coliques saturnines (mimant abdomen aigu)
- Endocrino : hypothyroïdie
- Eventuellement : hypospermie, liseré gingival, tératogénicité ( ???)
Au cours d’une intoxication chronique, la mobilisation et le relargage de Pb des stocks osseux est favorisé par : hyperPTH, hyperthyroïdie, ménopause, exposition au Cd, grossesse, ostéoporose
Examens complémentaires
- En aigu : dosage sanguin = méthode de choix
- En chronique : dosages sanguin + urinaire
- Dosage urinaire du D-ala (spécifique du saturnisme, très sensible)
- Test à l’EDTA en cas d’intox chronique (mobilisation du Pb dans les os), utilisation +++ par le FMP
Prise en charge thérapeutique - Traitements
- Symptomatique
- Chélation :
- DMSA = tt de choix
- EDTA calcique disodique (intérêt chez l’enfant + utilisation diagnostique en cas d’intox chronique)