Myopathies acquises - myopathies inflammatoires secondaires à des infections

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  Auteur(s) : Dr Shanan Khairi
  Date de dernière édition : 22/09/2024

Les myopathies inflammatoires infectieuses sont très fréquentes bien que le plus souvent à l'arrière plan du tableau clinique systémique ou viscéral. De règles, les myosites virales procèdent généralement d'un mécanisme dysimmun et les myosites parasitaires ou bactériennes d'un envahissement musculaire.

Myosites virales

Coxsackie, HCV, influenzae, ParvoV B19, HIV (polymyosites, infiltrations lymphocytaires diffuses, pyomyosites), HTLV1,...

Myosites parasitaires

Myosites focales ou polymyosites. ++ trichinose, cysticercose, toxoplasmose.

Les protozooses se rencontrent particulièrement au cours du SIDA. La plus fréquente est la toxoplasmose, ubiquitaire, se manifestant par une dermato / polymyosite isolée ou associée à des signes viscéraux, les CK sont généralement élevés et l'EMG de type myositique, les Ac à toxoplasma gondii sont élevés (test ELISA pour différencier les infections actives  et anciennes), une biopsie musculaire montrant une inflammation péri et endomysiale avec histiocytes / lymphocytes / vacuoles contenant des tachyzoïtes / kystes de bradyzoïtes, se traitant par pyrimathamine et sulfatiazine / spiramycine. Divers : trypanosomiases, sarcocystose, microsporidiose, paludisme.

Parmis les infestations à cestodes, on distinguera :

  • Taenia solium (cysticercose) est la plus fréquente et peut se manifester par une pseudo-hypertrophie musculaire symétrique aux ceintures et membres (parfois aux oculomoteurs) avec nodules palpables, une importante éosinophilie. L'immunoblot est le test le plus Se, mais nbx FN. L'IRM/ CT visualisent les kystes. Traitement : albendazol (15mg/j/kg 1 mois) et praziquantel +- corticoth +- exérèse de kystes.
  • L'échinococcose est fréquente dans les populations vivant près des troupeaux et chiens. Formation de kystes hépatiques, pulmonaires et musculaires (++ tumeurs kystiques, pas de topographie particulière). Diag : éosinophilie, sérologie, IRM.
  • Divers : coenurose, sparganose (++ orient)

Parmis les infestations à nématodes, on distinguera :

  • La trichinose (trichinella spiralis) → ≈ 10j d'incubation avec diarrhées fébriles et crampes → myalgies proximales avec faiblesse s'étendant au diaphragme et aux oculomoteurs. Une myocardite, des céphalées, des crises E sont possibles. Tableau de dermatomyosite avec œdème périorbitaire, ptosis et HH conjonctivales. EMG myogène avec activités spontanées, CK élevées, importante éosinophilie, biopsie démontrant une nécrose, une inflammation et la larve (enkystement après qq mois). Albendazole au stade de l'infestation. Corticoth en cas de myosite.
  • Divers : toxocarose, filariose, dracunculose

Myosites bactériennes et fongiques

Dermohypodermites aiguës nécrosantes et pyomyosites

Voie d'entrée cutanée (DHAN, ++ clostridium, staphs, strepto, bactérioïdes,… ++ polybactérien) ou hématogène (pyomyosites, ++ staph doré). ++ vieux / immunodéprimés / diabétiques / hospit à l'USI / … Urgences médico-chir jusqu'à preuve du contraire. Cf Infectiologie – Infections des tissus mous.

Infections disséminées avec atteinte myositique

Se rencontrant quasi-exclusivement chez les immunodéprimés : candidose (érythème fébrile avec tension musculaire), myopathie nécrosante à cryptococcus neoformans ou mycobacterium avium.

Divers : la légionellose peut se manifester par une polymyosite douloureuse avec rhabdomyolyse et myoglobinurie, ! pneumopathies fulminantes !  / Tuberculose (rares atteintes primitives musculaires) / lèpre / Whipple / leptospirose / Lyme.